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Immobilité

La mobilité, tarte à  la crème marketing, miroir aux alouettes, nouveau Graal pour consultant en mal de vocabulaire ou simple évolution d’un mode de consommation ? Sans doute tout cela à  la fois !

Parfait mais c’est quoi la mobilité alors ?

La réponse est un peu moins directe que la réponse. La consommation d’information de biens, de services ou d’information à  partir d’Internet regroupe une grande variété de situations. Nous avons d’un coté les lieux d’usages : au bureau, à  la maison, à  la terrasse d’un café, au milieu d’un champ de coquelicots, dans les transports en commun, dans la voiture, dans la rue, etc. D’un autre coté nous avons la qualité de connexion (avec ou sans fil) : haut, voire très haut débit, bas débit, 3G+ chaque type de connexion pouvant offrir son meilleur visage comme le pire. Pour finir, il est nécessaire de considérer le matériel et le logiciel. Le matériel : de la superbe station de travail survitaminée à  la tablette Internet en passant par le Smartphone ou le Netbook. Coté logiciel, l’impossibilité de d’utiliser certains protocoles ou extensions de votre navigateur préféré est un point – parfois non négligeable – de l’usage et de la qualité d’usage.
Nous voici avec une vue sur 4 dimensions.Sans doute beaucoup trop pour une majorité d’intervenants, sinon pourquoi consacreraient-ils autant de temps à  vouloir désespérément liés ces dimensions dans des cas d’usages qui devraient devenir une stricte vérité. Quelques exemples : un smartphone est un outil avec une faible résolution à  l’ergonomie discutable qui utilise systématiquement un débit assez bas. Les super stations de travail sont des monstres d’efficacité qui permettent d’utiliser des résolutions impressionnantes dans un environnement logiciel optimal. Ces deux affirmations sont possibles et peuvent représenter une majorité de cas. Mais, sont-elles les seules vérités ? Un smartphone ne peut-il pas être ergonomique et accéder à  des débits importants avec des résolutions d’écran de bonne qualité ? Oui, bien sûr et c’est plus fréquent que d’aucuns voudraient bien le faire croire.? Ne rencontre t-on pas des super stations de travail connectées à  des réseaux poussifs et des restrictions de sécurité qui interdissent les extensions sur les navigateurs Web. Oui encore !

Segmenter, découper, déchirer…

Arrêtons donc à vouloir tout enfermer dans des cases, de segmenter afin de plaire à  des consultants à  la vue courte et l’analyse plus proche du copier/coller que de la réflexion ou à  des directions marketing qui trouvent plus confortable d’écouter ces chants que de revoir des modèles appartenant à  un autre siècle. Arrêtons de courber l’échine et le neurone face à  l’impérieuse nécessité des nouveaux révolutionnaires : vendre beaucoup et cher (au sens de la valeur de leur marge et non de la valeur réel du bien).
Regardons les usages. La mobilité est devenue une réalité pour une majorité. Si l’on considère les moins de 30 ans, la question ne se pose plus pour les usages les plus courants (courriel, réseaux sociaux), tablettes, smartphone ou autres portables ont pris le pouvoir. Pour le reste les pratiques semblent évoluées moins fortement mais la mutation est en marche. Les utilisateurs ne se posent pas des millions de questions, ils consomment là  où ils en ont besoin, là  où ils peuvent. Aux fournisseurs de contenus et de services de proposer le bon service au bon endroit. Reformulé, cela pourrait être : « l’ensemble des services à  tous moments ».
Reste alors la frontière posée par l’éditeur, le fournisseur de contenus et de services. Certains préféreront séduire en ligne et concrétiser en rendez-vous. D’autres on fait le choix du tout numérique. Cà´té utilisateurs, qui souhaite consulter ses comptes bancaires en ligne dans le métro ?! Les premières frontières sont des frontières d’usages et de stratégie d’entreprise.
L’autre véritable barrière est la connexion et la qualité de connexion. Suis-je connecté et le débit est-il au rendez-vous. Connecté, l’utilisateur se veut éligible à  tout.
Alors pourquoi vouloir discuter ce principe, pourquoi parle t-on encore de stratégie multi-canal lorsque l’on ne parle que d’ordinateurs, de smartphones, de tablette ou autre et de leur intégration dans un tout cohérent (ou pas) ? Par ignorance, le plus souvent. Et, comme il peut être difficile de faire taire l’ignorant, il hurle ses concepts fumeux à  qui veut l’entendre.

Si, si c’est possible

La technologie permet aujourd’hui de donner accès aux mêmes services dans la même qualité et confort d’usage quelque soit l’objet, le terminal utilisé : 1 développement pour n usages et n habillages adaptés à  la résolution ou aux débits disponibles. Quasiment aucun acteur ne le propose, ils proposent le plus souvent de traiter cette problématique à  part : « c’est tellement spécifique » (?!). Ainsi certains éditeurs de sites se retrouvent avec autant de sites à  maintenir que de type de terminaux en étant nécessairement toujours en retard d’une génération…
« 1 dév. pour n usages et n habillages », mythe ou réalité ? Une réalité, cela existe en production, cela a été démontré mais cela demande une vrai technicité avec les bonnes questions posées en amont et non une mise en œuvre approximative en allant au plus court.
Cela ne signifie pas que les services spécifiques au terminal utilisé soient à  proscrire, au contraire mais ils doivent rester cantonnés à  des services supplémentaires ou complémentaires, un widget sur un poste avec un grand écran, l’envoi d’alerte SMS, des flux RSS personnalisés, la récupération d’information au travers d’une connectique sans contact, etc.
L’universalité du Web ou plus largement d’Internet est un fait: ce que je veux, quand je veux, où je veux sans que certains esprits étroits, sans imagination ne cherchent à  instrumentaliser l’utilisation du média. Trop semblent bien heureux de vous permettre de devenir un jouet dans les mains des chantres du mieux être (connecté), de la pseudo modernité ! Alors oui, les discours marketing peuvent présenter une révolution et ils ont raison : revenir à  son point de départ en opérant un tour complet sans avoir avancé d’un millimètre. Se retrouver la tête à  l’envers doit avoir des vertus insoupçonnées sur la perception des apports des « nouvelles technologies ». Joli tour de passe passe.

Du bruit oui mais pas pour rien.

J’entendais encore très récemment, un chroniqueur parler de « révolution technologique » en parlant des tablettes Internet que l’on nous souhaite acheter et offrir en masse pour les fêtes de fin d’année. Sans aucun doute une révolution marketing et au mieux une micro évolution technologique. Si ces faiseurs de bruits souhaitent augmenter encore leur densité de superlatifs, qu’ils s’intéressent à  l’encre numérique. Là  il va – enfin – être possible de parler d’avancée majeure : de l’encre numérique couleur sur des supports souples. Déjà , des prototypes d’écrans déroulables associés à  des mini tablettes Internet (voire les prototypes Megoo et Nokia) sont imaginés. De nouveaux papiers, des possibilités étendues avec une mise à  jour en temps réels pour les contenus « chauds ». Une bibliothèque dans sa poche. Après la musique, les contenus visuels au sens large deviennent réellement portables.
Ces exemples sont intéressants car même lorsque l’avancée technologique est d’importance, les usages ne sont pas nécessairement transformés en profondeur. Ils sont facilités. Passer de la lecture d’un magazine, à  un roman ou à  un rapport en passant par la prise de connaissance de flux d’informations en temps réel dans un outil de 200g avec un vrai confort de lecture est un vrai plus pour ceux qui en ont besoin. Voir arriver une nouvelle grille de mots croisés lorsque l’on a fini l’actuelle est un bonheur. Il est possible d’imaginer d’entourer, de surligner un article ou un extrait et de le partager avec un groupe, etc. Je peux décider de ne vouloir consulter que les titres, les accroches pour une lecture retardée ou de directement lire l’intégralité du contenu.
Cela doit rester mon choix. A ma guise.
Autre moment, autre usage. Qui a déjà  essayé avec un smartphone ou une mini tablette pourvue d’une résolution de 800×450 pixels et le plus souvent avec une connexion 3G de faire une partie de ses achats de fête dans les transports en commun. Entre les mises en pages « sapin de Noël », la taille moyenne présumée de l’écran et le poids des éléments graphiques de décorations inutiles (dont je me débarrasse habituellement avec mon bloqueur de pub préféré), la tentative peut virer au cauchemar lors qu’après la consultation de 4 pages, un message très austère vous annonce que votre système d’exploitation ne permet pas de continuer (il faut obligatoire être client chez un éditeur de logiciel pour acheter un écran en ligne ?). Voilà  encore un grand distributeur qui vient de perdre un client.
Pourquoi faire simple alors qu’il est si cher de faire compliqué ? Je n’ai toujours pas compris. Mon naturel m’amènerait à  porter des jugements de valeurs négatives mais à  quoi bon…
Un client (l’éditeur de service) est près à  payer cher un système, un service partiel, compliqué et pas nécessairement très efficace. Le conseilleur n’étant pas le payeur, aucun risque pour les consultants ou autres intégrateurs. Et à  priori les clients finaux sont heureux, voire fières de se compliquer la vie pour dépenser une fortune pour des objets qui aurait pu être impressionnants il y a une bonne dizaine d’années. Soit.
Aucune raison de modifier quoique ce soit. Passer votre chemin.
Pour ceux qui pourraient encore réagir à  cette situation, voire qui la subissent (et j’ai rencontré pas mal d’éditeurs de services qui vivent très mal la situation), la conclusion est pour vous.

Tout cela pour quoi ?

Et bien pour rien. Pour faire fonctionner le grand cirque médiatico-marketing. De nouveaux objets apparaissent, ils nous rendent nos usages plus évidents et finalement génèrent assez peu (voire aucun) de nouveaux usages. En facilitant, ils participent aux développements de nouveaux services (à  ne pas confondre avec les usages). Nous sommes proches d’un monde parfait. Le seul soucis est que pour vendre, il faut révolutionner, afficher une densité de superlatifs improbables, créer l’appel d’air. Dès lors ce n’est plus le produit et ses qualités intrinsèques qui font la différence mais la nécessité de possession, la visibilité de pouvoir technologique. Il faut le posséder, le montrer et on verra bien ce que l’on en fait après. Éléments moteurs et complices de ce mécanisme, les médias qui relaient, recopient, servent les argumentaires vides de sens – j’avoue qu’acheter à  prix d’or un ordinateur qui permet de téléphoner et copier/coller en 2010 est une révolution.. marketing et non technologique.
In fine, puisque c’est tendance, les annonceurs, les éditeurs veulent y être. Comment ? Mon site fonctionne parfaitement sur ces machines ? Oui mais ce n’est pas une application spécifique, donc ce n’est pas porteur. Il faut que cela soit développer spécifiquement. Et voilà , c’est parti. Et cela ne semble pas prêt de s’arrêter. Sauf si, la raison, le service à  l’utilisateur reviennent à  l’honneur – sans doute un peu poussé par la nécessité économique.
Alors, simplement, développez, faites développer vos services une seule fois en imposant le respect des nomes internationales, la séparation des couches (applicative, fonctionnelle et graphique). Une fois cela fait, faites réaliser autant d’interfaces graphiques qu’il vous plaît, c’est ce qui coûte le moins cher. Avec le cargo d’économies réalisées, faites des études utilisateurs, fignolez, concevez des services innovants et parfois même spécialisés pour un média ou un outil et là  vous prendrez l’avantage.
Repensez à  Google ou Facebook. A quoi tient leurs succès avant tout ? A l’innovation et à  la qualité de service offert. Le reste n’est qu’histoires et sornettes.
Bonnes courses de Noël…

Un commentaire pour “1”

  1. Actuellement en pleine guerre dans le marché de la mobilité, le marché oublie vite les blocage actuel des déploiements via des réseaux 3G (non bridé) et du déploiement de la 4G (comme en Allemagne).

    La mobilité est bien sur un marché porteur, si on a les moyens de ce donner les moyens.
    J’entends par la, que nous somme comme dans les années 90 avec l’internet, on peut apparenter le modem 56k et la 3G actuel…

    Rien qu’en utilisant les services 3G actuel, on se rend vite compte que les réseaux sont saturé , bridé et même inexistant dans certaine zone géographique…
    La mobilité réel est pas pour aujourd’hui mais plus pour demain, quand l’effort des opérateurs se feront ressentir sur le déploiement.

    Nous somme dans une air, ou comme la fibre optique on a vraiment du mal depuis 2005 d’avoir un déploiement viable.

    Beaucoup d’acteur a ce jour ce lance sur ce marché, j’en ais moi même, rencontré des entreprises innovantes dans le domaine en alliant service, géolocalisation, mise en relation ….

    Il reste un point noir non négligeable : « la disponibilité du réseau anywhere  »

    a mon humble avis, nous somme encore au prémisse de la mobilité, faudra compté sur un effort dans l’amélioration de l’amélioration de la disponibilité du réseaux…

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